Nazarena France

ASSOCIATION NAZARENA - FRANCE
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COMPTE-RENDU DE L'ASSEMBLEE GENERALE DE NAZARENA-FRANCE

en vidéoconférence 26 janvier 2021

L’Assemblée Générale Ordinaire de Nazarena-France s’est tenue en vidéoconférnec le mardi 26 janvier 2021 de 18h à 20 heures

18 membres connectés, 7 pouvoirs, soit 25 votants

La présidente remercie les adhérents de notre association qui ont rejoint cette vidéoconférence et Julie Peghini qui en assure la coordination. Elle remercie Carole Sénélis, commissaire aux comptes, qui assure le contrôle des comptes de Nazarena France à titre amical.

1 - Rapport moral de la présidente – Evolution de nos orientations en 2020 – Perspectives ouvertes par un grand projet d’irrigation des terres du Manambolo

Nous avions placé la mission de septembre octobre 2019 « sous le signe de la malgachisation ». En effet, après quinze années de soutien aboutissant à la fondation et au développement du CFPANA, après deux années de développement de la "ferme école" conçue pour pallier le défaut d'inscription des élèves désireux de s'engager dans une formation de longue durée, le temps était venu d'accompagner le processus de malgachisation du centre et pour le CFPANA le moment de prendre son autonomie.

L’année 2020 se présentait sous les meilleurs auspices. Dera haidaraly pouvait nous informer du soutien de Rabemanantsoa Herilala Jeannot, le nouveau député de Belo auquel il avait présenté le projet d’irrigation du delta du Manambolo par barrage ou forage. A la suite du cyclone Belna qui menaçait le Menabe à mi-décembre, les pluies de la saison 2019/2020 ont été importantes et annonçaient de meilleures récoltes. 5 Ha étaient à nouveau semés en arachides. Dera Haidaraly avait réorganisé la ferme-école avec une meilleure distribution des rôles et l’amélioration du fonctionnement du poulailler et de la porcherie. Enfin, et pour la première fois depuis plusieurs années lerecrutement de 11 élèves avait pu avoir lieu, conforté par le recrutement d’un jeune agronome diplômé

Fin mars, le coronavirus devait toucher Madagascar avec confinement, fermeture administrative des écoles et arrêt complet des liaisons par taxi-brousse entre régions. L’extension du coronavirus à Madagascar a été heureusement limitée avec un pic épidémique en juillet août de 17 000 et une seconde vague de même intensité en 2021 qui n'ont pas concerné le Menabe.Cependant la situation sanitaire a gravement perturbé la vie économique du pays avec la limitation des déplacements. Les masques – appelés «cache-bouche» à Madagascar- ont été rendus obligatoires. Le CFPANA a contribué à sa manière, puisque les couturières formées grâce au projet « Maison des Femmes » ont fabriqué et vendu des masques à 150 ariary l’unité. Par ailleurs nous avons distribué du savon et construit sur le terrain du centre trois lave-mains maçonnés, l’eau de lavage étant récupérée dans les cultures.

Le CFPANA s'est institué "ferme-école" dans le but de gagner son autonomie par ses productions et de démontrer que l’on peut vivre de l’activité agricole. Il a recruté des journaliers et développé ses productions, notamment une production régulière d’arachides sur 5 Ha de terrain vendue à Belo avec un bénéfice d’exploitation qui reste modéré. La dernière récolte de 5.6 tonnes d’arachides a été vendue pour un montant de 1 960 € ( à 1.400 MGA le kg ) Les cultures maraîchères ont été développées avec la mise en service du château d’eau et des essais d’irrigation au goutte à goutte dans des plantations de tomates et de piments. Les progrès sont plus modestes dans le domaine du petit élevage en l’attente d’un responsable compétent. Des innovations sont attendues comme des croisements de poules pondeuses avec des coq de race locale « gasy » ou de porcs de race « large white » avec des porcs métis, et la mise en production -enfin- de 4 ruches. Enfin les pépinières se développent avec un projet d’arboretum sur le centre.

Ainsi, la ferme-école semble stabilisée avec des productions en hausse et un fonctionnement autonome et plus serein que dans le passé. En revanche, des inquiétudes persistent quant au fonctionnement du centre en tant qu’établissement d’enseignement. Il faudra insister au cours de notre prochaine mission, pour que la gestion de la ferme-école ne prenne pas le pas sur l’enseignement général et spécialisé . En effet, la rentrée s’est faite avec un certain retard dû à la pandémie et un noyau dur d’une douzaine d’élèves a été recruté, mais le stade auquel ils sont parvenus dans le cursus reste imprécis. Deux nouveaux enseignants diplômés, mari et femme ont été recrutés et se sont installés à Aboalimena. Il faut reprendre un enseignement théorique en agriculture – où nous sommes plutôt bons – en élevage – où jusqu’ici nous n’avons pas très bien réussi, et relancer le français et les autres matières générales en utilisant mieux les outils informatiques et audiovisuels.

La problématique des terres de culture et l’idée d’un grand projet d’irrigation

L’évolution bioclimatique du terroir de la commune d’Aboalimena a été plutôt défavorable ces 20 dernières années. Le changement du lit du Manambolo, très visible sur les images satellites depuis 2004 a asséché la zone des baibohos au nord-ouest et à l’ouest. Plusieurs années de sècheresse ont également amené les agriculteurs à délaisser les baibohos de la boucle du bras sec du Manambolo pour cultiver des terres de hatsake prises sur la forêt vers l’est et le sud. Or on cultivait le riz à proximité du village dans les années 70, et il y avait encore des rizières en production en 2006. La disparition récente des grands troupeaux de bœufs laisse de larges surfaces de terres en déshérence et potentiellement menacées de mainmise administrative ou d’exploitation par des groupes étrangers. Enfin la vaste « Nouvelle Aire Protégée » d’Ambondrombe de 6 000 ha, créée sur la base d’un rapport de l’ONG Durell et labellisée Site RAMSAR en 2017, s’étend au nord-est d’Aboalimena avec des contraintes pour les habitants des communes riveraines.

C’est pourquoi nous pensons qu’il serait nécessaire de négocier avec le gouvernement – avec les autorités locales et avec l’appui du député de la circonscription – la délimitation et si possible l’immatriculation d’une aire protégée agricole. C’est au sein de cet espace que nous pourrions intégrer un « grand projet » d’irrigation par forage pour pallier le manque d’eau et développer des cultures de subsistances, et si possible celle du riz dont le prix d’achat ne cesse de monter. Ce projet répondrait à la demande d’un forage évoquée au cours de notre mission 2019.

Grâce à la générosité de Chantal Prévost qui a fait de Nazarena-France son légataire universel et que nous remercions ici, et dès que nous recevrons l’autorisation administrative à percevoir ce leg, nous pourrions lancer sans tarder ce « grand projet » et si possible dès 2021. Des contacts ont été établis avec l’association Experts Solidaires de façon à affecter à ce projet des experts compétents et déjà établis à Madagascar. Nous prévoyons donc une mission 2021 dès que les voyages internationaux seront à nouveau possibles.

Le rapport moral est soumis à la discussion.

    Les principales questions portent sur le grand projet d'irrigation, son acceptation par les habitants d'Aboalimena, l'effet d'un forage sur les eaux de surface, les problèmes de mainetnance qu'il peut générer à long terme enfin est-il en rapport avec les objectifs de formation du CFPANA.

    Le rapport moral est approuvé.

2- Evolution du patrimoine de l’association et gestion prudente des fonds dédiés

Notre association est confrontée à une situation favorable mais inédite. Les ressources générées par la perception du legs seront l’objet d’une comptabilité précise et seront considérés comme des fonds dédiés, catégorie comptable qui a fait l’objet d’une réglementation récente. Le leg n’est assorti d’aucune condition sinon celle de donner le nom du père de la donatrice à tel établissement qui serait fondé grâce à celui-ci. Quoi qu'il en soit, les ressources propres de l’association nous permettraient de lancer sans attendre des études et la mission d’un technicien à Madagascar.

3- Rapport financier présenté par Jean Bernard Chazan, approbation des comptes de l’exercice 2019 – Résultat prévisionnel 2020 – esquisse du budget 2021

Notre programme triennal, « Jeunes Agriculteurs du Menabe » devait se terminer le 30 septembre, mais compte tenu de la pandémie, nous avons demandé son report d’une année. En revanche le projet «Créer une maison des femmes dans le Centre de Formation Professionnelle Agricole Nazarena d’Aboalimena (CFPANA) » soutenu par la Région Occitanie a été clôturé au 31 décembre 2020.

La situation financière de Nazarena-France est restée satisfaisante. La trésorerie est à un niveau élevé car les dépenses de l’année 2020 ont été limitées et que malgré la baisse du nombre d’adhérents les cotisations de nos membres se sont maintenues à hauteur de 5 740 € pour l’année 2019, et de 4 960 € pour l’année 2020, malgré la situation de pandémie.

Présentation du Compte de Résultat 2019

On peut noter que les dépenses de construction sont en baisse et ne concernent plus que des dépenses de maintenance des bâtiments, et que les frais de voyages et de missions des bénévoles sont moins importants ( deux missions et trois bénévoles au lieu de 4 en 2018).Les dépenses du CFPANA sont désormais identifiées par des numéros de compte spécifiques, ce qui nous permet de faire apparaître les postes de dépenses entrant dans la subvention d’équilibre versée au CFPANA. Le poste le plus important est celui des salaires et indemnités qui se répartissent de la façon suivante :
• Personnel CFPANA : 1 574 €
• Main d’œuvre (construction, maintenance) : 101 €
• Journaliers (cultures collectives) : 1 144
Comme en 2018, les dépenses de personnel CFPANA restent faibles.

Nous avons imputé au programme JAM un montant de 6 234 €. Ce montant ne doit pas être rapporté aux seules subventions, mais aux ressources totales engagées dans le projet JAM, qui comprennent les subventions, les ressources propres affectées au projet par Nazarena-France, et les recettes générées par les activités génératrices de revenus comme la vente d’arachides, soit un budget global de 32.000€. On peut noter qu’à la fin de l’année 2019, nous avions consommé les 11 800 € de subventions reçues du programme, en sorte qu’en 2020 nous avons fonctionné sur nos ressources propres.

Recettes :
• La vente de produits agricoles réalisée par le CFPANA, qui abonde la subvention d’équilibre qui lui est attribuée. Le produit de la vente de la récolte d’arachides est de 1744 €, mais le bénéfice d’exploitation est resté modeste.
• Les cotisations et dons de l’exercice
• Le compte 78 « report de ressources non utilisées » représente le solde des subventions reçues utilisées en 2019 soit 5 130 €.
Le résultat de l’exercice est un « excédent de ressources » de 6 347 € qui est à nouveau le reflet de la baisse d’activité qui ne nous a pas permis de réaliser nos objectifs.

Présentation du bilan 2019

Le bilan au 31 décembre 2019 donne l’état des ressources de l’association tenant compte des avances versées, des recettes et des dépenses connues.
Le bénéfice enregistré au cours de l’exercice est inscrit au passif, et la trésorerie de notre association reste élevée.
Le poste « fonds dédiés » retrace l’utilisation des subventions des projets « Jeunes Agriculteurs du Menabe » et « Maison des Femmes »
La caisse en espèces se montait en fin d’exercice à 1900 €. De nouveaux versements ont été faits en 2020.

Nos comptes ont été soumis à l’expertise de Carole Senelis, commissaire aux comptes. Cette vérification n’entre pas dans le cadre d’une obligation légale. L’assemblée générale statue quant à l’approbation des comptes et au quitus donné à la présidente et au trésorier de leur gestion.

Par vote à main levée à l’unanimité des participants les comptes de l’exercice 2019 sont approuvés et quitus sont donnés à la présidente et au trésorier de leur gestion

Résultat prévisionnel de l’année 2020, budget de l'année 2021

L’année 2019 étant close, nous avons pu donner une estimation du compte de résultat de l'exercice 2020, bien que nous n’ayons pas encore pu clôturer les comptes de l’exercice. Les cotisations sont restées à un niveau élevé, alors même que nous n’avons enregistré que 22 cotisants. Le CFPANA a réalisé la vente de 5.6 tonnes d’arachides pour un montant de 1 960€
Nous enregistrons le montant d'une assurance-vie, montant aussitôt reporté en fonds dédiés puisqu’il n’a pas été utilisé en 2020. le résultat serait nul.

A ce stade, il y a encore beaucoup d’inconnues quant au déroulement de l’exercice 2021, notamment quant aux ressources réellement disponibles et à l’avancement qui pourra être fait de notre « Grand Projet ». L'organisation d'une mission d'expertise sur le grand projet demanderait un prélèvement sur les réserves, tout à fait supportable puisque nous avons enregistré des excédents pour les années 2018 et 2019

5- Avancement des travaux de Suzanne Chazan

Dans son ouvrage en préparation, dont cinq chapitres sont à ce jour écrits et d’autres en cours de rédaction, Suzanne Chazan rendra compte de l’évolution de la société rurale de l’Ouest malgache et consacrera un chapitre à Nazarena. Sa présence régulière sur le terrain n’aurait sans doute pas été possible sans l’existence de Nazarena-France et cet apport sera ainsi valorisé sur le plan scientifique.

La présidente,

Suzanne Chazan